Pour cette partie de l'exposition consacrée à la préhistoire et à la proto-histoire, nous devons rendre hommage à Camille Hugues. Professeur chargé de cours de préhistoire à la Faculté des Lettres de Montpellier, il était originaire de Saint Geniès de Malgoirès à 5 km à l'est de Fons. Il avait compris très tôt les dons exceptionnels d'observation de Saturnin GARIMOND et son caractère passionné. Il l'a aidé, encouragé, lui a fourni de la documentation. Le fruit de leur collaboration se retrouve dans des publications scientifiques qu'ils ont faites en commun sur les sites préhistoriques des environs de Fons.

La vitrine n° 4 est consacrée aux grottes de Macassargues. Ce site a livré à Camille Hugues et Saturnin Garimond les restes fragmentaires d'un jeune néandertalien, une dent et des brèches osseuses. La dent a été décrite par Jean Piveteau, professeur à la Sorbonne, dans une publication en 1951.

Ces restes étaient accompagnés d'outils de silex ; trois sont exposés, d'autres sont représentés sur une planche des Annales de Paléontologie. Ces silex sont typiques du Moustérien, l'industrie du Paléolithique moyen associée à l'homme de Neandertal. Celui-ci est connu en Europe et au Proche Orient entre moins 100 000 et moins 30 000 ans. Il se caractérise par la robustesse de son squelette et de sa musculature. On pense qu'il pratiquait l'inhumation des morts avec des rituels funéraires ; il avait certainement une activité artistique, même si elle était encore sommaire.

A Macassargues, les restes humains étaient mêlés à une faune composée d'herbivores, cheval, boeuf, chèvre, cerf, et de plusieurs carnivores, lion, loup, lynx, hyène. Cette faune montre qu'un climat tempéré régnait dans la région il y a environ 70 000 ans.

Dans les trois étages du bas de la vitrine on peut voir quelques échantillons des premières collections de Saturnin Garimond, conservées dans leur état d'origine, et des photos le représentant.

Historique :

En 1914 Albert Hugues signalait de la poterie dans la Grande Grotte de Macassargues. Au cours de nouveaux sondages, en 1918/1919, Albert et Camille Hugues récoltèrent une canine de chien usée sur les côtés et percée à la racine ainsi qu’un tube de dentale.

A la suite d’un incendie en 1934, le sol mis à nu fît apparaître un modeste habitat de plein air. Le 23 septembre 1945, l’attention de Camille Hugues et Saturnin Garimond fut attirée autour de la grotte de la Verrerie par des silex débités et des os brisés et fossilisés. Un an plus tard un sondage préliminaire révéla une faune quaternaire et un outillage moustérien. Dès lors, tous les dimanches du 15 septembre 1946 au 11 juillet 1948 Saturnin Garimond monta dans les grottes pour les fouiller accompagné le plus souvent par son ami Camille Hugues, mais également par Sylvain Gagnière. Des visiteurs occasionnels pouvaient se joindre à l’équipe, Paul Marcelin, le docteur Drouot ou Henry Teste étaient de ceux-là.

Fossiles humains :

Ils ont été étudiés par Jean Piveteau en 1951. L’état fragmentaire du radius provenant d’un sujet jeune n’a pas permis d’étude approfondie.

En revanche, la deuxième molaire inférieure gauche remarquablement conservée provenant elle aussi d’un jeune sujet, un adolescent de treize à quinze ans présentait un caractère véritablement primitif : « l’hypoconide et le métaconide sont en contact étroit, séparant l’un de l’autre protoconide et entoconide ».

Conclusion de Jean Piveteau:

« La dent de Macassargues a révélé, dans l’ensemble encore mal connu de la dentition néanderthalienne, un type original, définissant une phase particulière de transformation. Elle constitue un nouveau témoignage de la complexité de l’évolution dentaire, bien difficile à enserrer dans des règles simples et précises ».

 

Ces fossiles humains appartenant à l’Homme de Néandertal, sont le témoignage de la plus ancienne occupation humaine du Bois des Lens et du Gard     (- 70 000 ans).

 

Quelques pièces exposées :